Cheapflation : comprendre cette pratique et son impact sur les consommateurs
Face à l’inflation et à la hausse des coûts de production, de nombreuses marques adoptent des stratégies discrètes pour préserver leurs marges tout en évitant d’augmenter trop visiblement leurs prix. Parmi elles, la cheapflation se distingue par une baisse de la qualité des produits sans que cela ne soit explicitement annoncé aux acheteurs. Cette pratique, dénoncée par les associations de consommateurs, suscite une méfiance croissante et pose la question de la transparence des industriels. Quels sont les secteurs les plus touchés ? Comment repérer la cheapflation ? Et quelles en sont les conséquences pour les consommateurs ? Décryptage d’une tendance qui transforme insidieusement nos habitudes d’achat avec Qualtrics.
Qu’est-ce que la cheapflation ?
Définition de la cheapflation
La cheapflation est un phénomène récent qui touche de nombreux secteurs, notamment l’alimentation, et qui consiste à dégrader la qualité des composants en raison de la hausse des coûts de production.
Cette pratique ressemble à deux autres stratégies utilisées par les entreprises pour maximiser leur rentabilité :
- la shrinkflation, qui correspond à une réduction de la quantité d’un produit tout en maintenant son prix de base ;
- la greedflation, qui consiste à gonfler les prix d’un produit de manière injustifiée.
L’inflation et la crise économique ont poussé de nombreuses entreprises à adopter la cheapflation. Face à l’augmentation des coûts de production due à l’inflation et aux crises économiques, les industriels cherchent des moyens de limiter la hausse des prix visibles pour les clients.
Mais plutôt que d’augmenter directement le tarif affiché en rayon, ils modifient la composition des produits en optant pour des alternatives moins coûteuses, au détriment de la qualité.
Ainsi, une recette initialement élaborée avec des matières premières nobles peut voir apparaître des additifs, des arômes artificiels, une teneur réduite en viande ou en poisson, ou encore l’introduction d’ingrédients controversés comme l’huile de palme.
Cette pratique est particulièrement pernicieuse, car elle est souvent difficile à détecter pour les consommateurs. Les emballages et le marketing restent les mêmes, donnant l’illusion que le produit n’a pas changé. Pourtant, en analysant la liste des ingrédients ou en comparant le goût et la texture, de nombreux acheteurs constatent que leur produit habituel n’a plus la même qualité.
Si la cheapflation permet aux entreprises de limiter l’impact de la hausse des prix sur leurs ventes, elle pose néanmoins un réel problème de transparence et de confiance avec les acheteurs, qui se retrouvent souvent floués sans le savoir.
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Quels sont les produits concernés par la cheapflation ?
L’alimentation, secteur le plus touché
La cheapflation affecte de nombreux produits du quotidien, mais c’est dans le secteur alimentaire qu’elle est la plus visible. Les clients achètent régulièrement les mêmes références et sont donc particulièrement sensibles aux changements, qu’il s’agisse de la texture, du goût ou de la liste des ingrédients.
Parmi les produits les plus concernés, on retrouve de nombreux plats transformés et charcuteries. Par exemple, le jambon à poêler, autrefois composé d’un taux élevé de viande de porc, contient aujourd’hui davantage d’amidon ou de protéines végétales pour réduire les coûts de production.
Les produits de la mer sont également particulièrement touchés par la cheapflation. Le colin d’Alaska pané, un incontournable des rayons surgelés, peut désormais contenir une proportion plus élevée de panure, et moins de poisson.
Les produits gras ou sucrés ne sont pas épargnés. Les yaourts et les crèmes dessert, autrefois riches en lait entier, peuvent désormais contenir plus d’épaississants et de protéines de lait reconstituées, ce qui altère leur goût et leur valeur nutritionnelle.
L’objectif des industriels est clair : faire face à l’augmentation des coûts des matières premières sans afficher de hausse de prix trop brutale en rayon. Cependant, cette stratégie peut avoir des conséquences sur l’expérience client, en affectant non seulement la santé des consommateurs mais aussi leur perception des marques concernées.
Des marques emblématiques pointées du doigt
Certains grands groupes, bien implantés sur le marché français et européen, sont régulièrement accusés de pratiquer la cheapflation. Parmi eux, Fleury Michon, Findus et Milka (Mondelez) figurent parmi les noms les plus souvent cités par les associations de consommateurs et les campagnes de sensibilisation.
L’ONG Foodwatch, qui milite pour une plus grande transparence dans l’industrie agroalimentaire, a dénoncé à plusieurs reprises ces modifications discrètes des recettes. Dans ses campagnes, Audrey Morice, porte-parole de Foodwatch, souligne que ces changements ne sont quasiment jamais annoncés sur les emballages, rendant la pratique difficilement détectable pour les acheteurs.
Par exemple, les bâtonnets de surimi Fleury Michon ont vu leur recette évoluer au fil des années, avec une diminution de la proportion de chair de poisson au profit d’autres ingrédients moins coûteux. Les rillettes Bordeau Chesnel ont également été épinglées pour avoir intégré davantage de graisses et d’additifs dans leur préparation.
Même les produits iconiques ne sont pas épargnés. Les célèbres chocolats After Eight, fabriqués par Nestlé, ont fait l’objet de modifications de recette. L’objectif : remplacer certains ingrédients plus coûteux. De même, certaines tablettes de chocolat Milka (Mondelez) ont vu leur teneur en cacao diminuer, remplacée par des matières grasses végétales pour compenser la hausse des coûts du beurre de cacao.
Ces changements, bien que souvent imperceptibles au premier abord, impactent de façon non négligeable les émotions des clients et contribuent à une érosion progressive de la confiance des acheteurs envers ces entreprises. Lorsqu’ils découvrent que leurs produits préférés ont perdu en qualité sans avertissement, beaucoup se sentent trompés et se tournent vers des alternatives perçues comme plus authentiques ou artisanales.
Comment les entreprises se défendent de la cheapflation ?
Face aux accusations de cheapflation et à la méfiance grandissante des consommateurs, les entreprises agroalimentaires et les industries déploient plusieurs stratégies pour justifier ces modifications de recettes et préserver leur image de marque.
L’argument du contexte économique et des coûts de production
Les entreprises expliquent que la cheapflation est une réponse aux contraintes économiques auxquelles elles font face. La hausse du prix des matières premières, des coûts de l’énergie et du transport sont régulièrement mises en avant pour justifier la nécessité d’adapter les recettes. La guerre en Ukraine, qui a entraîné une flambée des prix des céréales et des huiles, ainsi que l’inflation généralisée, sont souvent citées comme des facteurs expliquant ces ajustements.
Certains industriels affirment que sans ces modifications, ils seraient contraints d’augmenter significativement le prix de leurs produits ou de cesser leur production, ce qui serait encore plus préjudiciable pour les clients.
Des ajustements présentés comme des “évolutions” de recette
Plutôt que d’admettre une dégradation de la qualité, certaines marques préfèrent parler d’”amélioration de recette” ou de reformulation visant à répondre aux nouvelles attentes des clients. Elles mettent en avant une évolution vers des ingrédients “plus naturels” ou “plus durables”, en affirmant, par exemple, réduire l’utilisation d’additifs ou de conservateurs, même si cela se traduit aussi par l’utilisation d’ingrédients moins coûteux.
Dans certains cas, elles revendiquent un effort pour rendre leurs produits plus sains, en diminuant le sucre ou les matières grasses, ce qui peut parfois masquer une baisse de qualité globale.
La mise en avant d’alternatives et de gammes premium
Pour contourner la polémique, plusieurs industriels développent des gammes alternatives, souvent plus chères, destinées à une clientèle plus exigeante. Ces produits « premium » ou « origine contrôlée » sont mis en avant comme une garantie de qualité inchangée.
Par exemple, certaines marques de chocolat ont lancé des tablettes avec une plus forte teneur en cacao, tandis que des fabricants de produits laitiers proposent des yaourts au lait entier ou sans additifs pour séduire les clients soucieux de la composition de leurs achats.
Une transparence en demi-teinte
Si certaines entreprises prennent l’initiative d’expliquer les évolutions de leurs produits via leurs sites web ou leurs services clients, rares sont celles qui communiquent directement sur l’emballage. Quelques marques, comme Carrefour, ont pris position contre la cheapflation en alertant les acheteurs sur certaines pratiques des industriels, ce qui met davantage de pression sur ces derniers pour justifier leurs choix.
Comment gérer la cheapflation pour une expérience client optimale ?
Face au contexte économique actuel, la cheapflation s’impose parfois comme une nécessité pour les entreprises, une question de survie. Cependant, la satisfaction et le bien-être du client restent essentiels, et ne doivent pas pâtir de ces stratégies. Mais alors, comment trouver l’équilibre et proposer une expérience client optimale ? Nous vous donnons les clés pour surmonter cet obstacle.
La nécessité d’une transparence accrue
L’une des premières étapes pour gérer la cheapflation et maintenir la satisfaction et la confiance des consommateurs réside dans la transparence des entreprises. Les marques doivent fournir des informations claires et honnêtes sur la composition de leurs produits, en particulier lorsqu’elles modifient leurs recettes pour réduire les coûts.
Pour se sentir pleinement en confiance, les clients veulent connaître :
- la liste précise et exhaustive des ingrédients,
- leur origine,
- les raisons des changements dans les recettes.
Comment maintenir une communication transparente avec les clients ? Cela peut passer par des campagnes de sensibilisation, des informations claires sur les emballages, ou même des notifications sur les sites web.
L’honnêteté est essentielle pour renforcer la fidélité des consommateurs et dissiper les inquiétudes liées à la baisse de la qualité perçue des produits.
Le rôle des distributeurs dans la lutte contre la cheapflation
Les distributeurs ont également un rôle majeur à jouer pour combattre la cheapflation. En tant qu’intermédiaires entre les producteurs et les acheteurs, les distributeurs peuvent exiger de leurs partenaires industriels plus de transparence et de responsabilité.
Par exemple, les enseignes peuvent instaurer des standards de qualité plus stricts pour les produits qu’elles vendent, en refusant de commercialiser ceux dont la qualité a été compromise par des pratiques de cheapflation.
Elles peuvent aussi renforcer l’étiquetage des produits pour que les acheteurs aient une meilleure visibilité sur leur composition et leur origine. En travaillant avec des marques qui respectent ces exigences, les distributeurs contribuent à limiter la propagation de la cheapflation et à garantir à la clientèle des produits de qualité.
Que retenir de la cheapflation ?
La cheapflation, phénomène récent résultant de l’inflation et des crises économiques, consiste à réduire la qualité des produits pour limiter la hausse des prix. Contrairement à la shrinkflation, qui affecte la quantité des produits, la cheapflation modifie la composition des articles, souvent à l’insu des consommateurs.
Bien que cette pratique permette aux entreprises de limiter leurs coûts, elle soulève des inquiétudes éthiques et qualitatives, et met à mal le concept de satisfaction client. Les entreprises prennent alors le risque de briser la confiance des clients, ainsi que de nuire à leur réputation et leur image de marque.
Pour gérer cette situation, un élément clé s’impose : l’honnêteté vis-à-vis des acheteurs. Il est essentiel d’offrir aux clients un meilleur accès à l’information concernant les produits qu’ils achètent pour un processus d’achat en toute transparence.
Une régulation efficace de la part des autorités publiques, combinée à des efforts de communication sincères de la part des industriels, pourrait permettre de rétablir une confiance durable entre les producteurs et leurs acheteurs.
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